2014 Moorea, Tetiaroa, Makatea, Rangiroa
(décembre et janvier 2015)
(décembre et janvier 2015)
Troisième Noël à bord sous les tropiques. A Moorea cette fois-ci, sous une chaleur et dans une humidité éprouvantes entre deux averses.
La météo n'est pas au plus beau. On se méfie des caprices du ciel. Bien que hors de la zone cyclonique du Pacifique sud, tout peut arriver...
De plus, l'épidémie de chikungunya qui frappe lourdement la Polynésie depuis 2 mois rend les séjours à terre risqués. Symptômes: fièvre élevée, douleurs dans les membres et articulations et rechutes fréquentes. C'est un virus qui se transmet entre les individus par les moustiques tigres et en saison des pluies ils sont partout. Tout le monde en parle et plus de la moitié de la population est affectée. Au total 150'000 habitants seront touchés sur les 220'000 de la Polynésie selon les données officielles et certainement plus en réalité. C'est tout cela aussi le grand voyage. Tout n'est pas toujours rose et beau. L'envers de la carte postale, en somme.
Alors pour éviter d'être contaminé, on privilégie les activités aquatiques et scolaires depuis le bateau. Mais le temps se fait long et on se met presque à regretter la neige et les basses températures où il n'y aurait pas de moustiques! Delphine se met à rêver du brouillard de Villars (Suisse), où elle a passé de nombreuses semaines de vacances d'hiver et d'été...
La météo n'est pas au plus beau. On se méfie des caprices du ciel. Bien que hors de la zone cyclonique du Pacifique sud, tout peut arriver...
De plus, l'épidémie de chikungunya qui frappe lourdement la Polynésie depuis 2 mois rend les séjours à terre risqués. Symptômes: fièvre élevée, douleurs dans les membres et articulations et rechutes fréquentes. C'est un virus qui se transmet entre les individus par les moustiques tigres et en saison des pluies ils sont partout. Tout le monde en parle et plus de la moitié de la population est affectée. Au total 150'000 habitants seront touchés sur les 220'000 de la Polynésie selon les données officielles et certainement plus en réalité. C'est tout cela aussi le grand voyage. Tout n'est pas toujours rose et beau. L'envers de la carte postale, en somme.
Alors pour éviter d'être contaminé, on privilégie les activités aquatiques et scolaires depuis le bateau. Mais le temps se fait long et on se met presque à regretter la neige et les basses températures où il n'y aurait pas de moustiques! Delphine se met à rêver du brouillard de Villars (Suisse), où elle a passé de nombreuses semaines de vacances d'hiver et d'été...
Alors, pour se donner du baume au coeur, on confectionne des biscuits de Noël malgré la chaleur déjà étouffante. Mais rien de tel pour la bonne humeur!
Même le Père Noël est de la partie devant la Cathédrale de Papeete. Des étincelles brillent dans les yeux des enfants. Il a bien reçu les messages dans les bouteilles lancées à la mer voici deux semaines. Super!
Après moultes bricolages et préparations, le grand jour arrive et c'est une belle fête en famille au mouillage dans la superbe baie d'Oponohu.
La météo fait des siennes et la saison cyclonique commence fort. On file se réfugier à la marina de Vaiare où on laissera notre bateau pour aller patienter en Nouvelle-Zélande le temps que tout cela passe.
Le jeux en grande croisière consiste à ne pas se trouver au mauvais endroit au mauvais moment. Avec les moyens modernes de prévision météorologiques, c'est possible. Les prévisions à deux-trois jours étant plus ou moins fiables, on peut éviter le vrai gros temps. A condition d'être modeste dans ses possibilités et patient. Très patient. Cette année est une année de gros El-Nino. La traversée de la seconde partie du Pacifique s'annonce sport. Le temps ne sera pas comme prévu, avec de magnifiques alizés dans le dos... On verra, mais on est prêt.
Pour l'instant et pour commencer, 45 noeuds (90 km/h) seront mesurés par notre anémomètre à la marina. On passera une mauvaise nuit à surveiller nos amarres.
Le jeux en grande croisière consiste à ne pas se trouver au mauvais endroit au mauvais moment. Avec les moyens modernes de prévision météorologiques, c'est possible. Les prévisions à deux-trois jours étant plus ou moins fiables, on peut éviter le vrai gros temps. A condition d'être modeste dans ses possibilités et patient. Très patient. Cette année est une année de gros El-Nino. La traversée de la seconde partie du Pacifique s'annonce sport. Le temps ne sera pas comme prévu, avec de magnifiques alizés dans le dos... On verra, mais on est prêt.
Pour l'instant et pour commencer, 45 noeuds (90 km/h) seront mesurés par notre anémomètre à la marina. On passera une mauvaise nuit à surveiller nos amarres.
Voici ce qui nous arrive dessus (on est le rond bleu sur l'écran). Notre première expérience de dépression tropicale. Heureusement, elle passe un peu plus au sud que prévu et les dégâts dans la marina se limitent à quelques bâches et voiles déchirées. Les petits rectangles mentionnent des vents de 50 noeuds. Ce sont justement ceux-là qu'il faut éviter à tout prix. Un catamaran en plastique de grande série n'est pas fait pour résister confortablement à ces conditions. Même avec un robuste monocoque, éviter un tel scénario est primordial sous peine de se créer de mauvais souvenirs pour la vie... ou pire!
L'anémomètre travaille fort. Désolé, j'étais trop préoccupée pour prendre une photo dans les plus fortes rafales! Rien de bien méchant pour l'instant, mais ce n'est pas un temps à mettre un plaisancier dehors.
Peut-être un coureur au large dans un maxi-cat mais en tout cas pas nous. Nous, si ça s'empire, on appelle la Rega!
Peut-être un coureur au large dans un maxi-cat mais en tout cas pas nous. Nous, si ça s'empire, on appelle la Rega!
Voilà ce que cela donne. De l'eau partout et on transpire à grosses gouttes à l'intérieur du bateau tous hublots fermés. Ca pousse fort dans ce port et les chaînes mères ancrant les voiliers dans ce port ne sont ni bien placées, ni bien dimentionnées pour tenir tous ces bateaux.
Mais heureusement qu'Huaras la veille avait fait une belle toile d'araignée avec des bouts supplémentaires, ne faisant que moyennement confiance à la solidité des pendilles fournies par la marina. La prise au vent d'un cata de 44 pieds est considérable lorsque les rafales viennent de côté. Avant de laisser le bateau 4 mois pour partir en Nouvelle-Zélande, on amarre le cata avec une dizaine de bouts sur la proue et autant sur la poupe. Comme cela, le vent ne pourra pas bouger le bateau. Il ne restera qu'aux voisins de tenir aussi bien... et aux gros mauvais temps de ne pas produire de marée cyclonique; auquel cas tout serait arraché. Inch Allah.
Jeux à bord avec les enfants de l'équipage de Soul Nomad qu'on avait rencontré pour la première fois en 2012 à Barcelone, puis à Agadir.
Location d'une voiture à Tahiti pour aller faire du surf à la pointe Vénus. Grand plaisir pour tous.
Estelle avec son masque optique. Un vrai poisson!
Les jardins de Pafoai, avec leurs magnifiques places de jeux toutes neuves sur le front de mer tout réaménagé de Papeete, restent un endroit favori pour se faire des copains.
Ainsi s'achève l'année 2014, riche en découvertes et en belles navigations qui nous ont menées de l'île de Bonaire dans les Caraïbes jusqu'à Tahiti au milieu du Pacifique parcourant plus de 8000 miles nautiques (= 15'000km) en une année. Un parcours incroyable. A refaire!
Magnifique coucher de lune sur l'île voisine de Moorea. D'habitude, ce sont des couchers de soleil que l'on prend en photo... Toutefois, cet astre-là vaut bien l'autre!
Séjour à l'Atoll de Tetiaroa, atoll privé de la famille de Marlon Brando où un hôtel très luxueux et sélectif a été construit. On s'attache à l'une des 3 bouées employées parfois par des bateaux-charters et situées à l'extérieur de l'atoll, celui-ci n'ayant pas de passe pour entrer dans le lagon. On passe 5 jours ainsi, loin des moustiques et lorsque l'océan est calme, on rejoint le récif, puis les plages de sables désertes à la nage.
C'est un endroit magnifique, désert, avec une visibilité sous-marine exceptionnelle de 47 mètres, mesurée avec notre sondeur. On n'a encore jamais vu ça. Les poissons sont abondants et les requins aussi. On fera des sessions de snorkeling mémorables. Notamment un jour sans vent où trois couples de dauphins tournent autour du bateau. Je les rejoins dans l'eau et ils effectuerons un véritable ballet devant mes yeux pendant une vingtaine de minutes avant de disparaître dans le bleu-cobalt des eaux profondes.
Nous passons nos journées dans l'eau. Si les adultes sont dans leur élément, c'est encore assez nouveau pour les enfants qui viennent à peine d'apprendre à nager. Mais, devant un tel spectable, cette nouvelle dimension est irrésistible! C'est presque comme voler mouillé!
Nous passons nos journées dans l'eau. Si les adultes sont dans leur élément, c'est encore assez nouveau pour les enfants qui viennent à peine d'apprendre à nager. Mais, devant un tel spectable, cette nouvelle dimension est irrésistible! C'est presque comme voler mouillé!
1,5 min que d'eau. On retient son souffle.
Le récif corralien de Tetiaroa.
L'intérieur du lagon de Tetiaroa avec les enfants au loin au milieu de nulle part.
Un emplacement favori de Tim pour observer les vagues et les poissons à travers le hublot de secours.
Finalement, la houle de sud revient et le mouillage à la bouée à Tetiaroa en plein océan devient très inconfortable. On met alors le cap en direction des Tuamotu. En route on aperçoit au loin l'île très peu visitée de Makatea. Là aussi, seule une bouée en plein océan sur le bord du récif permet aux rares bateaux de passage de s'arrêter.
La houle est bien pénible, mais l'attrait d'une île à l'écart de tout nous attire. Sans attendre, on va à terre en annexe après un premier repérage par Huaras, tant l'accostage semble délicat.
La houle est bien pénible, mais l'attrait d'une île à l'écart de tout nous attire. Sans attendre, on va à terre en annexe après un premier repérage par Huaras, tant l'accostage semble délicat.
On finit par attacher l'annexe à un restant de ponton parmi une multitude de piliers délabrés en béton du vieux port abondonné, vestiges du passé d'exploitation minière de l'île. Ambiance impressionnante sous un ciel menaçant.
La première personne qu'on rencontre est un jeune homme discret qui nous propose spontanément de nous faire visiter son île avec sa camionnette. Il dit qu'il n'y a que 3 ou 4 voiliers par an qui s'arrêtent. Un cargo les approvisionne tous les mois en mettant une chaloupe à l'eau et en restant en mer.
Teiki nous apprend que l'île ne compte plus que 40 habitants tous issus de la même famille, mais il y a quand même encore trois églises bien entretenues! Depuis les années 1920 jusqu'en 1966, l'île a été exploitée industriellement pour ses riches gisements de phosphates. Cela représentait à l'époque le premier produit d'exportation de la Polynésie Française. L'exploitation terminée, les milliers d'ouvriers ont quitté l'île en laissant tout en plan. La végétation abondante a vite repris le dessus et l'on retrouve en pleine forêt de grosses machines et même une locomotive qui empruntait la seule et unique voie ferrée de Polynésie. Comme une impression de temps figé.
Teiki nous emmène partout, visiter l'école, la mairie, la poste et même la maison délabrée de l'ancien chef de la compagnie minière en nous installant sur un petit banc à l'arrière de sa camionnette.
Il nous montre aussi les formations rocheuses étonnantes où avait lieu l'exploitation des phosphates. Cette île est atypique, c'est un ancien atoll qui s'est surélevé de 60 mètres au-dessus du niveau de la mer, laissant apparaître de superbes falaises mais sans abri digne de ce nom pour un ancrage sûr.
De retour à la tombée de la nuit vers notre annexe après plus de trois heures de visite, je demande à Teiki ce que je peux lui offrir pour le remercier de cette visite passionnante. Il nous répond qu'il n'a besoin de rien et que tout le plaisir était pour lui de nous faire découvrir son île. Touchés par son désintéressement et sachant qu'il ne possède pas grand chose, car vivant uniquement de la pêche et de la récolte de son jardin, je lui dis qu'on reviendra lui apporter quelques affaires pour son petit garçon.
Mais le vent s'est levé, l'orage menace et nous devons quitter d'urgence la bouée où nous sommes amarrés en pleine mer car les vagues commencent à devenir importantes. Ne pouvant honorer ma promesse de suite vu les circonstances, je le ferai 3 semaines plus tard en postant depuis Tahiti un paquet avec pleins d'habits, de jouets et des chaussures pour son enfant avec pour unique adresse: "Teiki, son épouse et son petit garçon, île de Makatea". La postière me rassure en disant que les paquets arrivent toujours, même si c'est par le prochain cargo qui part dans 2 semaines!
Encore un endroit oû il nous faudra revenir! Je commence à m'inquiéter. La vie est assez courte, en fait et ça va être compliqué de tenir nos promesses...
Mais le vent s'est levé, l'orage menace et nous devons quitter d'urgence la bouée où nous sommes amarrés en pleine mer car les vagues commencent à devenir importantes. Ne pouvant honorer ma promesse de suite vu les circonstances, je le ferai 3 semaines plus tard en postant depuis Tahiti un paquet avec pleins d'habits, de jouets et des chaussures pour son enfant avec pour unique adresse: "Teiki, son épouse et son petit garçon, île de Makatea". La postière me rassure en disant que les paquets arrivent toujours, même si c'est par le prochain cargo qui part dans 2 semaines!
Encore un endroit oû il nous faudra revenir! Je commence à m'inquiéter. La vie est assez courte, en fait et ça va être compliqué de tenir nos promesses...
Arrivée à Rangiroa, le plus grand atoll de Polynésie, après une longue nuit de navigation passée à éviter les orages. Le courant est assez puissant dans la passe et il faut bien tenir compte des horaires des marées. Mais quel changement!
Un capitaine très fatigué, mais heureux par cette longue navigation pleine d'imprévus qui dure normalement 2 jours et qui là en a duré presque le double à cause des baisses de vents puis des orages.
Accueil par une nuée d'oiseaux dans le lagon de Rangiroa en face d'un hôtel de luxe. Ceux-ci accueillent les plaisanciers de passage et repeignent leurs panneaux solaires en blanc-crème!
Comprenant que le bateau va se transformer en perchoir géant, on trouve un 2ème usage à nos guirlandes de Noël qui se révèlent très dissuasives pour ces bruyants et salissants volatiles. Les enfants ne sont pas du même avis.
Dodo sur le tampoline à la belle étoile. Il fait plus frais que dans les cabines.
La fameuse passe de Tiputa à Rangiroa où baleines, grands dauphins, requins-marteaux, napoléons ravissent les plongeurs venus du monde entier pour ce spot unique. On y fera une plongée impressionnante par sa diversité de poissons et sa technicité dûe au fort courant régnant.
Sous le chaud soleil de midi, mais il faut bien parfois se dégourdir les jambes.
Retour à Tetiaroa, atoll à 20 miles au nord de Tahiti. Un gros requin-citron très inquisiteur nageant souvent en surface autour du bateau nous retiendra de nous baigner. Alors on avance le Cned car on part bientôt en Nouvelle-Zélande.
Petit aperçu de la belle bête en 30 secondes de vidéo. Un magnifique poisson.
Nils commence à s'intéresser beaucoup plus aux manoeuvres et à la navigation. Il est tout fier de pouvoir nous aider.
Quelques jours de grands nettoyage sous la pluie à la marina de Vaiare à Moorea. Après 1.5 ans de vie à bord, un grand tri est nécessaire. Cris, un voisin de ponton veillera sur Oniva pendant notre absence.
On attend le ferry qui va nous conduire à Tahiti pour prendre l'avion pour Auckland en Nouvelle-Zélande. On quitte la Polynésie sous des trombes d'eau qui annoncent la dépression tropicale Niko. Ouf! Il est temps de partir.
On attend le ferry qui va nous conduire à Tahiti pour prendre l'avion pour Auckland en Nouvelle-Zélande. On quitte la Polynésie sous des trombes d'eau qui annoncent la dépression tropicale Niko. Ouf! Il est temps de partir.
Prêts à décoller pour une nouvelle aventure, terrestre cette fois-ci!