2016 Beveridge Reef et Niue (juillet)
Après 3 semaines d'escale aux îles Cook à Aitutaki amarrés en cocotier, bien à plat dans le calme du lagon, il faut s'amariner à nouveau. La fenêtre météo qui ne venait jamais est enfin arrivée. On est parti pour plus de 1100km de traversée. La prudence reste de mise, car comme cela va durer 6-7 jours, avec un arrêt de 24 heures à Beveridge Reef, il n'est pas possible de connaître les conditions météo sur une telle durée.
Cette vaste partie centrale du Pacifique Sud qui s'étend des îles Cook aux îles Tonga est nommée par les Anglo-Saxons : "The Dangerous Middle", car c'est là que la Zone de Convergence du Pacifique Sud est la plus active. C'est une zone de friction entre les alizés soufflant de l'est et les vents du sud venant des hautes latitudes. Il en résulte une zone très instable avec des orages, de la pluie et des rafales soudaines. Avant d'arriver aux Tonga, il n'y a aucun abri convenable sur 1500km (800 nm). De plus, la houle est souvent importante dans cette vaste portion d'océan sans aucune terre.
Ci-après un petit aperçu de notre traversée.
On part d'Aitutaki avec une bonne brise aussitôt hors de la protection de l'île. La première nuit on aperçoit sur le radar et identifie avec l'AIS (Automated Identification System) un bateau de pêche chinois dans les eaux territoriales des îles Cook. Quelque temps plus tard, il apparaît à l'horizon avec d'immenses projecteurs éclairant l'eau. Mais quelques minutes plus tard il éteint son AIS qui nous a permis de l'identifier et il s'éloigne très rapidement. Les raisons de ces agissements suspects semblent évidentes, ce bateau pêche très certainement illégalement. A Aitutaki, nous avons parlé avec plusieurs pêcheurs et tous nous ont dit pêcher bien moins de poissons depuis 10-15 ans. C'est un grand problème qui affecte ces petits Etats indépendants du Pacifique qui n'ont pas les moyens de surveiller leur territoire maritime pour lutter contre la pêche intensive et illégale effectuée par certains pays asiatiques sans scrupules. Un sentiment de tristesse et d'impuissance nous envahit.
Mais le lendemain Huaras voit deux orques sauter hors de l'eau à quelques centaines de mètres du bateau, preuve qu'il y a encore du beau monde là-dessous. On n'a pas trop envie qu'ils viennent se frotter à nos coques...
L'après-midi le vent forcit à plus de 30nds pendant de nombreuses heures avec la houle qui va avec. De gros nuages gris se développent. Un puissant orage s'approche. Cette fois-ci, on va voir à quoi ressemble le "Dangerous Middle"! On se prépare. Nous mettons le téléphone satellite et les ordinateurs dans le four. Au pire, cette cage de Farraday improvisée devrait les protéger en cas de foudre. Les enfants restent à l'intérieur. On allume le radar pour voir où sont les zones de pluies les plus importantes et on entame une longue série de zig-zags pour les éviter au maximum. On n'a plus de contact radio avec nos amis Ganesh depuis un moment car on a viré au sud. On apprendra par la suite qu'ils ont été moins chanceux. Conservant leur trajectoire, ils sont passés au milieu de l'orage et la foudre est tombée près de leur bateau grillant au passage leur radio BLU. Heureusement, cette nuit difficile se termine mieux, car le vent diminue et le beau temps revient après le passage du front. Par contre, la mer reste très hâchée et inconfortable. On a hâte d'arriver à Beveridge Reef!
Après 3 semaines d'escale aux îles Cook à Aitutaki amarrés en cocotier, bien à plat dans le calme du lagon, il faut s'amariner à nouveau. La fenêtre météo qui ne venait jamais est enfin arrivée. On est parti pour plus de 1100km de traversée. La prudence reste de mise, car comme cela va durer 6-7 jours, avec un arrêt de 24 heures à Beveridge Reef, il n'est pas possible de connaître les conditions météo sur une telle durée.
Cette vaste partie centrale du Pacifique Sud qui s'étend des îles Cook aux îles Tonga est nommée par les Anglo-Saxons : "The Dangerous Middle", car c'est là que la Zone de Convergence du Pacifique Sud est la plus active. C'est une zone de friction entre les alizés soufflant de l'est et les vents du sud venant des hautes latitudes. Il en résulte une zone très instable avec des orages, de la pluie et des rafales soudaines. Avant d'arriver aux Tonga, il n'y a aucun abri convenable sur 1500km (800 nm). De plus, la houle est souvent importante dans cette vaste portion d'océan sans aucune terre.
Ci-après un petit aperçu de notre traversée.
On part d'Aitutaki avec une bonne brise aussitôt hors de la protection de l'île. La première nuit on aperçoit sur le radar et identifie avec l'AIS (Automated Identification System) un bateau de pêche chinois dans les eaux territoriales des îles Cook. Quelque temps plus tard, il apparaît à l'horizon avec d'immenses projecteurs éclairant l'eau. Mais quelques minutes plus tard il éteint son AIS qui nous a permis de l'identifier et il s'éloigne très rapidement. Les raisons de ces agissements suspects semblent évidentes, ce bateau pêche très certainement illégalement. A Aitutaki, nous avons parlé avec plusieurs pêcheurs et tous nous ont dit pêcher bien moins de poissons depuis 10-15 ans. C'est un grand problème qui affecte ces petits Etats indépendants du Pacifique qui n'ont pas les moyens de surveiller leur territoire maritime pour lutter contre la pêche intensive et illégale effectuée par certains pays asiatiques sans scrupules. Un sentiment de tristesse et d'impuissance nous envahit.
Mais le lendemain Huaras voit deux orques sauter hors de l'eau à quelques centaines de mètres du bateau, preuve qu'il y a encore du beau monde là-dessous. On n'a pas trop envie qu'ils viennent se frotter à nos coques...
L'après-midi le vent forcit à plus de 30nds pendant de nombreuses heures avec la houle qui va avec. De gros nuages gris se développent. Un puissant orage s'approche. Cette fois-ci, on va voir à quoi ressemble le "Dangerous Middle"! On se prépare. Nous mettons le téléphone satellite et les ordinateurs dans le four. Au pire, cette cage de Farraday improvisée devrait les protéger en cas de foudre. Les enfants restent à l'intérieur. On allume le radar pour voir où sont les zones de pluies les plus importantes et on entame une longue série de zig-zags pour les éviter au maximum. On n'a plus de contact radio avec nos amis Ganesh depuis un moment car on a viré au sud. On apprendra par la suite qu'ils ont été moins chanceux. Conservant leur trajectoire, ils sont passés au milieu de l'orage et la foudre est tombée près de leur bateau grillant au passage leur radio BLU. Heureusement, cette nuit difficile se termine mieux, car le vent diminue et le beau temps revient après le passage du front. Par contre, la mer reste très hâchée et inconfortable. On a hâte d'arriver à Beveridge Reef!
Voilà ce que cela donne quand on a le courage d'aller chercher l'appareil de photo... Mais pourquoi les vagues ont toujours l'air si aplaties sur les photos par rapport à la réalité?
On change de décor et merci à Google Earth pour cette magnifique image aérienne de Beveridge Reef, un récif totalement surbmergé à marée haute. C'est cette image qui nous a donné l'envie d'aller y voir d'un peu plus près. On a mouillé à l'intérieur du lagon côté est. A marée haute, la houle passe un peu par-dessus le récif et dans le lagon au mouillage on a l'impression de naviguer!
Voici ce que cela donne depuis dedans. Tout seuls, on est vraiment au bout du monde!
Le récif de Beveridge n'offre qu'une modeste protection. N'y rester que par beau temps! C'est pourquoi on n'y passe qu'une nuit après avoir fait deux merveilleux snorkellings, dans l'eau la plus limpide qu'on n'aie jamais vu. Plus de 50 mètres de visibilité. C'est tellement limpide, qu'on a l'impression que c'est plus net sous l'eau qu'en dehors! On tombe même sur une épave submergée.
Puis, pour finir de traverser les 140nm (260 km) qui nous séparent de Niue, on a un temps idéal pour mettre le Parasailor. Cette belle navigation fait vite oublier au Capitaine les conditions difficiles et la fatigue accumulée des jours précédents.
Le vent et la houle dans le dos au coucher du soleil, on savoure ces instants magnifiques.
Le matin en arrivant au large de l'île de Niue on est accueili par le saut majesteux d'une baleine à 300 mètres du bateau. Puis suivent tout un groupe de dauphins spinners. Bienvenue à Niue!
Des bouées ont été placées sous le vent de l'île en plein océan, pour permettre aux bateaux de passage de s'arrêter, car Niue est un récif coralien qui s'est surélevé de plusieurs dizaines de mètres et n'a pas de lagon. Seul un arrêt est possible par houle d'est. Dès que les conditions changent, tout le monde doit partir au plus vite.
En ce moment c'est la grande migration des baleines venues de l'Antartique pour donner naissance à leurs petits dans les eaux chaudes des Tropiques. Un soir, assise dans le cockpit, j'entends le souffle long et puissant à une trentaine de mètres du bateau d'une baleine venue se reposer.
En ce moment c'est la grande migration des baleines venues de l'Antartique pour donner naissance à leurs petits dans les eaux chaudes des Tropiques. Un soir, assise dans le cockpit, j'entends le souffle long et puissant à une trentaine de mètres du bateau d'une baleine venue se reposer.
Des bouées ont été placées sous le vent de l'île en plein océan, pour permettre aux bateaux de passage de s'arrêter, car Niue est un récif coralien qui s'est surélevé de plusieurs dizaines de mètres et n'a pas de lagon. Seul un arrêt est possible par houle d'est. Dès que les conditions changent, tout le monde doit partir au plus vite.
En ce moment c'est la grande migration des baleines venues de l'Antartique pour donner naissance à leurs petits dans les eaux chaudes des Tropiques. Un soir, assise dans le cockpit, j'entends le souffle long et puissant à une trentaine de mètres du bateau d'une baleine venue se reposer.
En ce moment c'est la grande migration des baleines venues de l'Antartique pour donner naissance à leurs petits dans les eaux chaudes des Tropiques. Un soir, assise dans le cockpit, j'entends le souffle long et puissant à une trentaine de mètres du bateau d'une baleine venue se reposer.
Tout aussi insolite sont les formalités douanières: deux dames viennent en fourgonnette directement sur le port pour faire notre entrée dans ce pays indépendant de 1200 habitants. Plus du 80% de la population adulte employée de cet Etat occupe un poste de fonctionnaire. Probablement une mesure pour éviter le dépeuplement de l'île qui compte beaucoup moins d'habitants que par le passé. Attirés par les possibilités offertes par la Nouvelle-Zélande et l'Australie, beaucoup de jeunes quittent les îles du Pacifique sud.
Niue possède une géologie peu commune avec de nombreuses grottes, calanques et gouffres creusés dans le calcaire. Comme il n'y pas de lagon, l'eau est aussi très limpide.
Ici les chiens sont très bien soignés et n'aboient jamais. Tim s'est trouvé un charmant compagnon.
Nils et Estelle jouent aux stars avec des lunettes trouvées dans la nature.
Des baignades magnifiques dans une eau limpide et un dédale de calanques et d'arches.
Tim semble avoir trouvé un beau rocher pour sauter!
Encore une belle arche!
De magnifiques grottes! C'est un véritable terrain de découvertes. L'accès est libre partout et il y a une multitude de sentiers qui tous finissent en bas d'une calanque avec baignade à la clé. Vraiment cette île nous plaît beaucoup, on pense déjà y revenir un jour.
Voici un de nos trois explorateurs!
Encore quelques belles arches...
Impressionnant specimen! En grand nombre sur l'île.
La famille en ombres chinoises.
Belle calanque.
Une église insolite dont l'enceinte représente le contour d'un navire.
Nos deux mousses sur la proue.
Petite parenthèse funéraire. Mais à Niue cela est très frappant. Le long des routes il y a une quantité impressionnante de tombes dépassant de loin le nombre actuel d'habitants. Cela nous avait déjà frappés en Polynésie et aux îles Cook, où dans chaque jardin il y a le caveau familial, avec parfois les enfants qui jouent dessus. Ainsi, on nous a dit, la famille peut veiller sur les défunts (ou vice-versa...). En voici quelques exemples.
Celui-là a presque la taille d'une maison. Il y a même deux gros haut-parleurs pour la musique et une table et des chaises pour venir passer l'après-midi!
Celle-ci, plus ancienne et modeste, disparaîtra bientôt sous la végétation.
Sur la côté exposée à la houle, la roche calcaire présente une érosion spectaculaire.
Un long sentier se terminant par une grande échelle nous mène dans des étroits où se trouve une petite oasis de cocotiers.
Estelle aime bien Niue où chaque jour on part "en exploration".
Le cargo est arrivé pour ravitailler l'île. Il reste ancré au large, juste amarré par l'arrière au quai. C'est la barge qui fait les allez-retours pour transporter les containers les uns après les autres jusqu'à la grue qui les débarquera. Le soir venu, le cargo repart vers d'autres îles éloignées.
Pour Oniva, c'est aussi le moment de partir, car une nouvelle Zone de Convergence est annoncée pour dans 3 jours avec des vents d'ouest qui rendront le mouillage impossible. C'est à grand regret qu'on se décide à quitter cette île si intéressante et magnifique pour les balades.
Un bon plat de lasagnes maisons pour caler les estomacs avant la première nuit de navigation en direction des Tongas.
A l'approche des Tongas, notre petit pêcheur préféré montre très fièrement le thon jaune (Yellowfin Tuna) qu'il a attrapé avec sa propre canne.
La nuit s'annonce paisible.